Wabi-Sabi, l’essence de l’Agile

Le Wabi-Sabi est un concept japonais qui a émergé au XVe siècle et qui combine deux principes. Le premier est l’humilité face aux phénonèmes naturels et à ce qui ne peut se contrôler (Wabi). Le second concerne les sentiments qui émanent de l’observation du travail du temps ou de l’homme (Sabi). L’ensemble des deux est en fait l’acceptation humble que les choses simples, façonnées, abimées ou imparfaites peuvent, par leur beauté naturelle, être contemplées et appréciées. Le Wabi-Sabi est une manière plutôt poétique de voir le monde qui nous entoure. Certains livres s’en sont d’ailleurs emparés pour en proposer des philosophies de vie.

C’est un état d’esprit parfaitement congruent avec les méthodes Agile, très largement utilisées dans le monde des projets informatiques et qui tendent à s’étendre à d’autres sphères professionnelles. Dans l’Agile, quel que soit le cadre méthodologique retenu, on se concentre sur la livraison régulière de fonctionnalités indépendantes qui sont utiles et qui seront peut-être améliorées avec le temps. On n’attend donc pas l’exhaustivité, la standardisation et la perfection des spécifications, c’est à dire la modélisation théorique, d’un projet avant de commencer à le réaliser.

En effet, la perfection, tout comme l’exhaustivité, étant difficilement atteignables, leur recherche implique un investissement en temps important. Ce temps qui passe éloigne d’autant la potentielle satisfaction du besoin des utilisateurs ou des clients du projet. Ce besoin pourrait même disparaître avant d’être satisfait.

Acceptons de nous contenter, avec l’humilité du Wabi-Sabi, de versions minimales des choses, imparfaites mais utiles, que le travail du temps et de l’homme rendra plaisantes. Cela peut nécessiter un travail sur nous-même mais nous conduira en tout cas à nous concentrer sur l’essentiel tout en maximisant notre efficacité et la satisfaction de nos clients.