La place du dialogue social dans la course au télétravail

Le télétravail est un sujet d’actualité quotidien en cette période, presque de transition, entre le confinement généralisé et les mesures qui ne manqueront d’être annoncées dans les prochaines semaines. On observe aujourd’hui des entreprises qui se préparent à poursuivre la pratique du télétravail voire à l’intensifier si besoin, des entreprises qui se positionnent en statu quo, attendant de voir la portée des prescriptions gouvernementales à venir et des entreprises qui ont fait ou souhaitent faire marche arrière rapatriant massivement leurs collaborateurs au bureau.

Sans spéculer sur le contenu du prochain protocole qui régira temporairement la place du télétravail dans l’entreprise, je considère qu’il vaut mieux se préparer dès aujourd’hui et, pour que cela ait du sens, remettre le collectif au cœur de la réflexion pour que le télétravail soit co-construit et amélioré en continu. Depuis les ordonnances de septembre 2017, il est facile de contourner le dialogue social, auparavant indispensable, et de mettre en place un dispositif télétravail avec un simple avis du Comité Social et Economique.

Commencer par une telle charte peut s’avérer très utile pour accélérer le déploiement en préparation de la période à venir. Si je recommande souvent de prévoir, par la suite, la négociation d’un accord pour que le dialogue social puisse pleinement jouer son rôle et garantir l’équilibre entre la recherche de performance et de qualité de vie, rien n’empêche d’associer les organisations syndicales et/ou les représentants du personnel dès la rédaction de la charte tout en restant exigeant sur le délai et les enjeux. Plus les parties prenantes, management, équipes et collaborateurs, organisations syndicales, médecine du travail, etc. seront associées tôt à la réflexion, plus le dialogue social arrivera rapidement à maturité.